PARLONS AVIATION, LE PODCAST AERO

Le podcast fait de plus en plus parler de lui et Antoine Benkemoun-André n’a pas attendu qu’il soit à la mode pour lancer, il y a plus de 7 ans, le podcast « Parlons aviation ». Gràce à son émission, les auditeurs (dont nous faisons partie !) découvrent des horizons inédits, mêlant savoir-faire technique et récits captivants. Pour une fois, ce n’est pas Antoine qui posait les questions, place à l’interview !

Bonjour Antoine, tu es le créateur du podcast « Parlons aviation ». Avant de commencer à parler du podcast, est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?

Moi c’est donc Antoine, actuellement copilote sur Airbus A320 chez Air France. Avant ça j’ai fait pas mal de choses différentes : j’ai travaillé pour Easyjet Switzerland pendant 7 ans, j’ai été ingénieur informaticien à Lausanne, élève contrôleur, toujours en Suisse. Encore avant ça j’étais élève ingénieur en informatique. Ha oui, et j’ai commencé au tout début par faire du planeur ! 

Tu es donc Suisse ? 

Pas du tout, c’est le hasard qui m’a conduit en Suisse ! Après un premier stage d’ingénieur dans une boîte de télécom, j’ai compris que ce n’était pas ma voie. J’ai compris que je devais faire autre chose, et c’est là que j’ai voulu revenir dans l’aéronautique. Mais à l’époque je n’avais pas les moyens de payer un PPL (Licence de pilote privé). Quand tu es jeune stagiaire, c’est impossible financièrement. Pour cette raison j’ai cherché d’autres options, et je suis tombé sur une formation rémunérée en Suisse, pour se former au contrôle aérien.

Mais tu n’es jamais devenu contrôleur ! 

Non, pour une raison très simple : toute ma promotion s’est fait virée ! On ne va pas épiloguer là-dessus mais l’environnement au sein de l’organisme était extrêmement toxique et typique de ce qu’il ne faut pas faire en formation. Et donc finalement, pas de contrôle aérien pour moi !

Parlons du podcast : comment t’es venue l’idée de créer « Parlons aviation »? 

Alors il y a deux raisons, une avouable et une un peu moins avouable. La raison avouable c’est que j’écoutais beaucoup de podcasts et j’ai eu cette envie de réaliser un podcast dédié à ma passion et qui ressemblerait un peu aux podcasts que j’aimais écouter. 

La raison moins avouable, mais qui est du coup la plus rigolote, est toute simple : quand j’ai fait mon école d’ingénieur, j’avais un boulot en parallèle, j’étais ingénieur système. Puis quand j’ai fait la formation de contrôle aérien j’ai gardé ce job … en fait j’ai toujours eu deux boulots. Alors quand je suis arrivé chez Easyjet je me suis retrouvé avec du temps libre, trop ! Comme j’écoutais beaucoup de podcasts, je me suis dit que ça avait l’air cool à faire. J’avais fait un peu de journalisme jeu vidéo sur le web, alors je me suis dit que j’allais me lancer, comme ça, sans prétention ni objectif !  

C’est compliqué de faire un podcast ? 

Non…si j’ai réussi tout le monde peut (rire) !

Plus sérieusement, je me suis rendu compte que se retrouver seul face à un micro, ce n’est pas si facile. Donc le premier épisode, qui était un épisode solo, était complétement préparé et scripté. Je l’ai fait écouter à des proches, qui m’ont dit que cétait bien. J’avoue que j’étais un peu surpris…après, comme c’était des proches, l’avis était peut-être un peu biaisé, mais c’est comme ça que ça a commencé.

J’ai donc commencé avec quelques épisodes en solo puis j’ai assez vite reçu des invités. Ensuite les gens ont commencé à me faire des feedbacks : « ça c’est bien », « ça c’est moins bien », et c’est comme ça que ça a continué. 

Ce qui m’étonne beaucoup c’est d’avoir persévéré aussi longtemps !

Tu pensais vraiment que ça n’irait pas aussi loin ? 

Si tu m’avais dit au commencement que j’en serais à l’épisode 139, je ne t’aurais pas cru. Même atteindre l’épisode 100 je pense que j’aurais douté ! Je me disais que j’allais faire ça parce que je trouvais que c’était amusant, et on verrait bien ce que ça donne. Au départ je me disais que si je faisais 30 ou 40 épisodes, ce serait top et je serais très content de moi. 

Finalement mon seul objectif, c’est de me faire plaisir. Et forcément, ça me fait plaisir si les gens écoutent. Quand je croise quelqu’un qui me dit « j’écoute ton podcast », je continue de trouver ça vraiment cool. Le podcast a 7 ans et je réussis à être encore un peu surpris qu’il y ait des gens qui écoutent. En plus, et c’est important pour moi, je me suis fait plein de copains avec le podcast ! Il y a de nombreuses personnes que j’ai rencontré grâce au podcast, et avec qui j’ai échangé pendant des heures jusqu’au milieu de la nuit alors qu’on ne se connaissait pas la veille. Beaucoup sont devenus de vrais amis, ça c’est vraiment génial.

Est-ce que le fait que tu sois aujourd’hui pilote de ligne a un impact sur ta ligne éditoriale et les sujets que tu traites ? 

Oui bien sûr : comme je traîte les sujets qui me font plaisir, je vais naturellement vers les sujets qui m’intéressent. Typiquement, les sujets autour de l’aviation de ligne, j’adore ça. Une spécificité de « Parlons aviation », même si cela ressort un peu moins en ce moment, c’est que j’aime les sujets techniques, pointus, et j’aime vraiment les traiter. Un bon exemple est l’épisode sur les nouvelles technologies du contrôle aérien. C’est typiquement le type de sujets qui intéresse peut-être un peu moins les auditeurs mais que j’ai pourtant vraiment adoré réaliser. On a aussi fait plein d’autres thématiques, comme des épisodes dédiés à des accidents, des choses assez pointues passionnantes à traiter.

Ce qu’il faut aussi garder en tête, c’est qu’un podcast ce n’est pas une interview dans les médias, qui dure 40 minutes et dont on ne garde que 5 minutes max. Ici on peut vraiment prendre le temps d’aller en détail dans les sujets. Le format podcast est parfait pour aller au fond des choses. 

C’est facile de trouver tes invités ? 

Maintenant que le podcast a un peu de notoriété, une source assez conséquente pour trouver les invités, ce sont des gens qui m’écrivent. Des personnes qui font des trucs cools ou originaux qu’elles ont envie de partager. Bien sûr de temps en temps ce sont des sujets que j’ai déjà traité ou des choses qui ne me parlent pas, mais le plus souvent, je dis oui. 

J’aime bien également retrouver des « anciens », au travers du format « Que sont-ils devenus ». Je n’en ai pas fait beaucoup mais je trouve ce type d’épisode vraiment intéressant. Et comme je le disais plusieurs invités sont devenus des amis, et je trouve ça génial de pouvoir les recevoir à nouveau dans le podcast ! 

S’il fallait conseiller un épisode à quelqu’un qui ne connait pas encore et qui veut découvrir « Parlons aviation », ce serait lequel ? 

Ça va beaucoup dépendre de ce qui l’intéresse, car finalement les épisodes peuvent être assez différents les uns des autres. Si quelqu’un veut un sujet technique par exemple, il y a l’épisode 129 dédié aux anecdotes de vol. On y parle de choses qui nous sont arrivées, c’est un bon épisode qui montre bien l’esprit du podcast. S’i ‘il est davantage passionné par l’histoire, l’épisode sur le Musée de l’air et de l’espace du Bourget est très sympa. S’i ‘il veut devenir pilote, les « Que sont-ils devenus » sont super intéressants.  

Et ton épisode préféré ? 

C’est vraiment une question très difficile, je vais faire une réponse un peu générique. Mes préférés ce sont ceux avec l’équipe des copains. Comme je te le disais il y a vraiment un cercle de potes qui s’est créé autour du podcast, et mes épisodes préférés, ce sont ceux où on se retrouve !

Un sujet que tu rêves de faire ? 

J’aimerais recevoir Thomas Pesquet, rien que ça.

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter  pour l’avenir ? 

De garder la motivation pour faire le podcast, tout simplement !

Vous pouvez retrouver l’ensemble des épisodes du podcast à l’adresse www.parlonsaviation.com


Merci à Antoine pour le temps qu’il nous a consacré pour cet article.

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