JOURNÉES DU PATRIMOINE : L’OUVRAGE « G »

Profitant des journées du patrimoine, j’ai pris la direction du Salbert, pour trouver à 1km du sommet, ce fameux fort, un peu caché à flan de montagne : le fort du Salbert ou fort de l’Otan. Je parle en fait de l’Ouvrage « G » de la D.A.T. (Défense aérienne du territoire), une ancienne base classée secret défense de 10 000 m2 située à 85 m de profondeur. Cet ensemble de fortifications radar est situé sur la commune de Belfort.
En arrivant, une superbe fresque d’Eric Besançon présente le réseau de la D.A.T. dans l’est de la France.

Un peu d’histoire…
Nous sommes en 1953 et la France fait partie de l’OTAN.
L’Alliance Transatlantique qui a pour vocation d’assurer la sécurité de l’Europe occidentale va financer la construction de nombreuses stations radar dont une sur la colline du Salbert, à Belfort (dans l’ancien abri-caverne du fort du Salbert). Celle-ci a pour nom Ouvrage « G » de la D.A.T. ou « Station Maître Radar 60/921 » ou « SMR 60/921 ». La station sera mise en service en 1958.
L’Ouvrage « G » était un centre annexe de détection pourvu d’antennes radar qui étaient disposées sur le fort lui-même. Ce complexe servait à détecter les avions venus de l’Est, en particulier de l’URSS, pendant la guerre froide. Problème, les avions à hélices sont remplacés par des avions à réaction qui volent plus vite et plus haut ! Toute la technologie de détection du fort de l’OTAN devient dépassée. Les avions des forces potentiellement ennemies sont invisibles. Cette base sera utilisée un an.
Les militaires présents dans l’Ouvrage « G » étaient surnommés « les aviateurs » par les Belfortains.
En 1959, après l’arrêt des activités de surveillance, la base aérienne de Luxeuil récupère le site pour en assurer la maintenance et en 1972, la mairie de Belfort devient propriétaire du site du Salbert

En 2016, une association s’est constituée afin de mettre en valeur le patrimoine fortifié du mont Salbert : Association Touristique des Ouvrages Militaires et de l’Environnement du Salbert (ATOMES). Cette association a entamé les travaux de nettoyage des salles et d’électrification du niveau 0. Depuis 6 ans une vingtaine de bénévoles s’activent à faire renaitre ce fort et à partager lors des visites leur enthousiasme à restaurer des salles de cet ouvrage de la guerre froide.

Ma visite n’était pas désintéressée… en effet le fort du Salbert héberge, depuis peu, dans ses profondeurs deux avions en provenance de Chateaudun : Un Mirage IIIE et un Fouga Magister. Deux avions qui ont échappé au ferraillage lors de la fermeture de l’EAR.

Je ne saurai que vous inviter à visiter ce pan de notre histoire lors d’un passage dans la région de Belfort, l’association Atomes organise régulièrement des visites et vous pouvez vous inscrire sur leur site : https://fort-otan.com

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