L’AMPA, AU DELA DE LA PASSION, UNE MISSION DE SAUVEGARDE

L’Association pour le Maintien du Patrimoine Aéronautique incarne, selon les mots mêmes de son président, une véritable utopie : permettre à des bénévoles de travailler et voler sur des avions sur lesquels, sans l’association, ils n’auraient sans doute jamais eu l’opportunité de poser les mains.

Pour y parvenir, dans le monde parfois très compliqué de l’aéronautique, où tout doit être contrôlé, certifié, l’association fait travailler des membres bénévoles qui sont eux-même encadrés par des mécaniciens professionnels. Tous oeuvrent avec le même objectif : préserver le patrimoine aéronautique.

Fondée en 1981, l’AMPA célèbre cette année ses 43 ans d’existence, une période jalonnée de défis et de réalisations. À l’origine, l’AMPA est née de la volonté de sauvegarder deux avions emblématiques : un Dewoitine D.26 et un Pilatus P2. Aujourd’hui, l’association suisse peut se targuer d’une flotte variée grâce notamment au soutien crucial de l’armée du pays. En effet, un des membres de l’association, aujourd’hui membre d’honneur, n’était autre que le Commandant des Forces Aériennes Suisse. Il permit de créer un lien fort entre l’association et l’armée.

Cela permet aujourd’hui, dès lors qu’une machine sort du service actif, de donner à l’association la possibilité de l’ajouter à sa flotte, à la condition de la maintenir en état de vol et de lui apporter tout le soin qu’elle mérite. C’est de cette manière que sont arrivés dans le hangar un Pilatus P3, un Pilatus PC7, un Bücker, mais également un Messerschmitt BF108B, un Venom (prêté au Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar) et même un Hunter !

Parmi les trésors de l’AMPA, le Messerschmitt BF108B occupe une place de choix. Comparé à ses contemporains, comme le Morane-Saulnier MS-317, cet avion allemand incarne une avancée technologique remarquable avec son pas variable automatique et ses slats automatiques.

On se retrouve ainsi face à une machine capable de voler à 260 km/h, équipée d’un train rentrant, face à des machines limitées à 160 km/h et dotée de bien moins de technologie. Cette évolution aéronautique, survenue juste avant la Seconde Guerre mondiale, témoigne de l’excellence de l’ingénierie allemande de l’époque.

Malgré ses 43 années d’existence, l’AMPA ne se repose pas sur ses lauriers. Avec près de 550 membres, dont une cinquantaine particulièrement actifs, l’association reste animée par un désir constant de renouvellement. L’arrivée de jeunes passionnés constitue une bouffée d’air frais pour cette communauté où les pilotes et les mécaniciens se côtoient dans une ambiance conviviale.

L’AMPA ne se contente pas de préserver le patrimoine aéronautique, elle se tourne également vers l’avenir. Son projet de restauration d’un Tiger Moth témoigne de son engagement continu envers la conservation du passé aéronautique. De plus, l’association explore de nouvelles opportunités de partenariat et développe des programmes et animations pour les jeunes.

Les défis financiers ne sont pas en reste pour l’AMPA. Les coûts de maintenance et de restauration des avions historiques sont considérables, et le financement des activités dépend de plus en plus des contributions des membres. Sensibiliser le public à l’importance du patrimoine aéronautique et garantir sa pérennité pour les générations futures demeurent donc des priorités cruciales. Le dynamisme de l’AMPA s’exprime également à travers ses événements et ses projets.

Chaque année, l’association organise un camp d’été où les membres se retrouvent pour partager leur passion et leur savoir-faire. Cette année, le camp se tiendra à Paray-le-Monial, offrant une semaine riche en échanges et en vols. Les activités de l’AMPA ne se limitent pas aux évènements internes.

L’association participe activement à des événements aériens à travers notamment la Suisse et la France. Si les meetings aériens étaient autrefois une source de financement importante, ils sont aujourd’hui moins nombreux, laissant place à une nouvelle tendance : les fly-ins. Ces rassemblements informels permettent aux passionnés de se retrouver dans une ambiance conviviale, loin des contraintes des meetings traditionnels.

Pour l’avenir, les objectifs de l’AMPA sont simples : continuer à garder en vol toutes ces belles machines, transmettre son savoir et sensibiliser le public à l’importance de préserver le patrimoine aéronautique. Malgré les défis et les changements du monde moderne, cette association demeure un phare de tradition et de passion, rappelant à tous l’importance de regarder vers le ciel avec émerveillement et gratitude.

N’hésitez pas à découvrir plus d’information sur l’AMPA sur leur site web ainsi que sur leurs réseaux sociaux : Facebook et Instagram.

Merci à l’ensemble des membres du comité et bénévoles pour leur accueil et leur bonne humeur. Merci tout particulièrement à Maxime Carpentier pour l’organisation et le support !

1 Comment

  1. Merci,
    Cet article est un vrai booster, une reconnaissance pour ceux qui opèrent dans l’ombre. La passion peut renverser des montagnes et ce n’est pas ce qui manque en Suisse.:)

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